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Publié par Serge Cajna

Disparition de Sacha Sosno

C’est avec tristesse que nous avons appris ce jour la disparition de ce grand artiste de Nice qu’était Sacha SOSNO.

Notre ami, Hervé CAEL l’avait rencontré dans son atelier sur la colline de Bellet, lors de la préparation de son livre « Nice Art, Nice, un musée d’art contemporain à ciel ouvert ».

Hervé CAEL rend ici hommage à Sacha SOSNO, un artiste dont les œuvres ont façonné le paysage urbain de la ville de Nice.

Alexandre Joseph SOSNOWSKY, plus connu sous le nom de Sacha SOSNO, est né à Marseille en 1937. Sa mère est niçoise et son père est originaire d’Estonie. Il passe son enfance en Lettonie, à Riga.

Sa carrière artistique sera marquée très jeune par des rencontres : Henri MATISSE en 1948 à Nice, ARMAN et Yves KLEIN en 1956. C’est le contact avec la « monochromie » qui lui fera brûler la plupart de ses toiles « abstraites » de l’époque. En 1958 il réside à Paris où il s’inscrit à Science-Po et à l’Ecole des Langues Orientales tout en suivant par intermittence, les cours de la Faculté de Droit et de l’Institut de Filmographie à la Sorbonne.

En 1961, il revient à Nice et crée la revue « Sud Communication » où il y énonce la première théorie de ce qui deviendra « l’école de Nice » dont il sera un de piliers. Il se lie alors d’amitié avec Martial RAYSSE. Son nom apparait également au générique d’émissions sur le cinéma en tant que réalisateur à Télé Monte Carlo. En 1962, il effectue son service militaire à Toulouse qu’il termine en qualité d’archéologue après la découverte du plus grand gisement français de tombes gallo-romaines, en collaboration avec le CNRS. De 1963 à 1966, il travaille dans la presse et l’imprimerie et devient le collaborateur de Jean SAINTENY, puis il participera durant trois ans comme auteur ou chroniqueur à des reportages pour l’émission de télévision « Dim Dam Dom » de Daisy GALLARD, avant de devenir reporter photographe de guerre. Il voyage alors en Irlande, au Bangladesh et au Biafra. De ce dernier séjour il publiera un livre « Biafra, proximité de la mort, continuité la vie » avec une préface du professeur WOLFF, prix Nobel, et de Pierre EMMANUEL de l’Académie Française.

Ses photographies prises sur le vif, dont il cache les éléments les plus choquants lui permettront de constater la force expressive de l'oblitération qui deviendra son langage personnel. Il n’aura de cesse de développer ce concept d’oblitération, du « cacher pour mieux voir », sur différents supports : peintures, sculptures et architectures. Le spectateur est invité à reconstruire mentalement ces images et ces formes dissimulées par des vides, des pleins ou des plaques.

En 1969, il s’installe à Montparnasse et participe aux débuts de l’art vidéo et au mouvement d’art sociologique. Il réalise des performances et peint sur toile photographique sensible. L’année suivante il écrit le livret d’un ballet, « Astronomy », réalisé pour la télévision par Guy JOB sur une musique de Pierre HENRY. Ses premières expositions ont lieu en Europe au début des années 70 : Bologne, Genève, Porto, Munich, Nice et Paris.

En 1974, il quitte Paris, vend son atelier, et achète un voilier en Hollande pour réaliser la traversée de l’Atlantique sur le Go West avec sa compagne Maschat. Son périple durera trois ans, de l’été 1976 à l’automne 1979, alors que sa carrière parisienne était florissante. Une forme d’oblitération dans sa propre vie ?

A son retour en France il s’installe à Nice, avant de repartir pour l’Inde, les Etats Unis, le Japon, la Corée, le Canada, la Grèce, la Chine … où il poursuit son œuvre et réalise des expositions.

Sacha SOSNO résidait à Nice où l’artiste y avait installé son atelier au milieu de ses vignes et oliviers.

Ses œuvres, où il utilise principalement, le bronze, la pierre ou l'acier, s’intègrent dans le paysage urbain de Nice, d’Ouest en Est :

Dans notre quartier, SOSNO avait réalisé en 1988 les 2 monumentales sculptures de Vénus en bronze, de 26 mètres de hauteur, encadrées de granit et de verre fumé (architecte : Georges MARGUARITA). Je veux bien sûr parler de l’ex Elysée Palace (aujourd’hui AC Hôtel Marriott) situé 59 Promenade des Anglais (en bas du boulevard François Grosso).

« Pour l'artiste, la sculpture doit entrer dans la ville, sortir du ghetto des grandes galeries d'art »

« La meilleure galerie pour la sculpture c’est la rue, c’est la plage, c’est la place » Sacha SOSNO

La suite de cet hommage se poursuit par une balade niçoise pour redécouvrir les œuvres de Sacha SOSNO. Rendez-vous sur le site vivrenice.fr (cliquez sur le lien direct ci-dessous)

Je ne fais que 50% du travail, les autres doivent finir de créer la sculpture. Je joue à cache-cache avec les archétypes, avec des vieux symboles, mon paysage mental est fait de toute l'éducation que nous avons reçue. On peint ou on sculpte toujours avec 5 à six mille ans de mémoire collective.

Sacha SOSNO

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H
Merci pour ce déploiement de Culture.<br /> Ravi d'habiter (nouvellement) à Nice,plus spécialement ce Quartier.<br /> Je reçois donc ce premier message, me préparant à mon &quot;premier hiver niçois&quot;.C'est bien bon! jh.
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